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    L’abri du Kronprinz à Nampcel

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    mardi 20 février 2007, par Eric L.

    Ce qui m’avait intrigué en regardant la carte IGN du secteur au nord de Vic-sur-Aisne, outre le nombre impressionnant de carrières souterraines, était la mention "Ancien abri du Kronprinz" à Nampcel. 2Encore un abri pour le Kronprinz ?2

    Après le souterrain de Villers-au-vent, cet article décrit l’ouvrage situé sur la commune de Nampcel aux confins de l’Oise et de l’Aisne.
    De combien de sites disposait le prince héritier de l’empire d’Allemagne ?

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    L’abri, bien caché dans la végétation à l’entrée du village

    Difficile de le dire, au moins les deux pré-cités, un autre dans le bois de la Grurie en Argonne.
    On peut s’interroger sur la réelle utilisation de ces sites par le fils de Guillaume II ; un simple passage de celui-ci ne suffirait-il pas à apposer le nom "d’abri du Kronprinz" à l’édifice ? Tout comme pour le souterrain de Villers-au-Vent, on apprend que le Kronprinz de Bavière, aurait séjourné quelques temps dans cet abri de Nampcel peut-être entre mai et aout 1918, mais là encore, aucune certitude ...
    Quoi qu’il en soit, la mention de ce site sur une carte était suffisante pour aiguiser ma curiosité et me donner envie de m’y rendre. Ce fut chose faite, il y a quelques années par une matinée pluvieuse de mai ... 2Une construction massive ...2

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    La galerie d’arrière-corps au rez-de-chaussé

    L’ouvrage est situé au bord d’un chemin pentu qui monte vers les anciennes carrières souterraines de Maigremont. Ces carrières furent l’objet de la seconde visite de la matinée ... mais ne nous égarons pas !
    Le site choisi pour construire cet ancien pavillon d’officiers n’est en rien dû au hasard. En effet, cet imposant pavillon rectangulaire est bâti au pied d’un coteau abrupt, à contre-pente par rapport aux lignes française. Cette situation idéale, lui permettait d’être bien protégé des tirs, au moins direct de l’artillerie. En arrivant, on ne remarque pas tout de suite l’ouvrage massif, rectangulaire. Celui-ci est caché par un rideau de végétation , et le toit terrasse est maintenant recouvert d’arbustes et de végétation ; l’ensemble semble faire corps avec la colline qui se trouve derrière.
    Les pierres de taille de ce pavillon d’officiers ne viennent pas de loin ; elles ont été récupérées dans les ruines du village voisin. En pénétrant au rez-de-chaussé de ce bâtiment, on constate qu’il a été construit pour durer : moellons de pierre, rails métalliques et béton composent les plafonds. La façade principale, un rez-de-chaussée et un étage, est composée de deux ailes en saillie de part et d’autre du corps central. Un long couloir longeant le mur arrière permet de distribuer les pièces du rez-de-chaussée et d’accéder à deux galeries souterraines qui s’ouvraient de part et d’autre de l’abri.

    En face de l’entrée principale, un escalier carré permet de distribuer le premier étage, construit sur le même plan que le rez-de-chaussée.

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    L’entrée principale.

    Enfin, un toit terrasse en béton armé de deux mètres d’épaisseur, facilement accessible depuis l’intérieur permet d’avoir une vue imprenable sur la petite commune picarde.

    L’abri, construit après la stabilisation du front par la 18è division d’infanterie allemande (cette division a combattu dans le secteur de Moulin-sous-Touvent, Quennevrières et Soissons entre l’automne 1914 et juin 1915 avant de rejoindre le front de champagne).
    Il a été occupé jusqu’en mars 1917, date à laquelle il sera abandonné. Ils le ré-occupèrent durant les offensives de 1918, durant lesquelles le Kronprinz serait venu y séjourner. Les troupes françaises l’investirent mi-aout de cette même année et le tinrent jusqu’à la fin du conflit.

    L’abri a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1999. Malgré cela, le site reste ouvert aux vents, rien n’est fait pour le protéger ... bien que, mis à part les murs, plus grand chose ne soit encore à protéger ; les boiseries des plafonds, les portes et les fenêtres de l’édifice ayant depuis longtemps disparues.

    2L’article paru dans l’Illustration du 23 février 19182

    Un article intéressant est paru dans le journal de l’Illustration en février 1918. Au passage, j’en profite pour remercier Bernard qui a eu la gentillesse de numériser et me me transmettre l’ensemble de l’article.
    Titré "Les nouveaux monuments historiques" et sous-titré "Vestiges et souvenirs de guerre" , celui-ci présente quelques lieux marquants du front. Paul Léon décrit, entre autres, l’arbre de Bitry, le carrière Saint-Martial, le fort de Douaumont. Un paragraphe est consacré à l’ouvrage du Kronprinz de Nampcel :

    "Parfois, quand il est protégé contre le tir ennemi, l’abri émerge de terre et s’étale largement à la surface. A Nampcel, un état-major allemand avait élevé un spacieux pavillon. Encastré dans le coteau qui le masque et le relie aux tranchées, recouvert d’une solide terrasse de 2 mètres d’épaisseur, il offre l’apparence d’une massive forteresse. Construit avec les pierres des maisons détruites, il porte le blason de la famille de La Treille, originaire d’un village voisin et anoblie en Bavière à la fin du dix-huitième siècle : sans doute un de ses membres, revenu "par le fer et par le feu" au pays de ses ancêtres, aura voulu commémorer sa réapparition passagère. "

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    Dessin paru dans la revue l’Illustration.
    Pavillon d’officiers supérieurs allemands à Nampcel (Oise)

    • Messages publiés : 2 (triés par date)
    •   1 -

      11 mars 2007 07:45

      Bonjour, Permettez moi de vous écrire que l'on parle du Kronprinz, le "prince de la couronne" en allemand et non de Kromprinz ???? qui n'a pas de véritable signification ici. Cordialement Bern van der Alf

    •   2 -

      12 mars 2007 08:30, par DrP

      Bonjour,

      Vous avez parfaitement raison. Je connais pourtant la traduction de ce terme, je corrige cette erreur de ce pas.

      Drp